Serge LEPRÊTRE (P69) est né à Rennes en 1956. Il est entré à l’école des apprentis mécaniciens de l’Armée de l’Air de Saintes, en 1972, à l’âge de 15 ans et demi. Spécialiste du froid et du conditionnement d’air durant près de 27 années, il quitte l’Armée de L’Air en 1998 pour créer une entreprise artisanale qu’il gérera jusqu’à son départ à la retraite, en 2018.
L’ombre de Rosalie est son premier livre. C’est un récit dans lequel il évoque ses propres souvenirs. Authentique, sans faux-semblant et empreint de nostalgie, son récit retrace un parcours initiatique qui nous entraîne en Bretagne dans les années soixante, à Saintes et à Rochefort sur Mer au début des années soixante dix, et en Provence où il résidera quarante-trois ans avant son retour en terre Bretonne. Il nous raconte son expérience de jeune engagé qui n’a pas été fondu dans le moule de la perfection. Il vous invite à ce voyage au pays des souvenirs ponctués d’aventures et de mésaventures sous l’égide de Rosalie, l’emblème, le totem de nombreuses générations d’Arpètes. La destruction de ce symbole, liée à la sécurité aéronautique, a déclenché une envie irrépressible de rendre hommage à Rosalie, par le biais de ce récit autobiographique.
« Devant moi le poste de police. Enjambant les poteaux, comme suspendues en l’air, de grosses lettres en fer en demi-lune, annonçaient la dénomination de la base aérienne. La barrière blanche et rouge se levait et s’abaissait au rythme des entrées et sorties sur ordre du chef de poste. L’automate à la manœuvre, un appelé du contingent, en tenue bleue, portait casque et guêtres blanches. Désabusé, le regard dans le vide il agissait mécaniquement sur le contrepoids en rêvant sans doute à sa prochaine permission. Je savais que j’étais venu pour une durée de deux années mais j’ignorais ce qui m’attendait au-delà de cette barrière. Il faisait froid, le ciel était grisâtre, une épaisse buée sortait de ma bouche. J’étais comme un con, seul, ma valise légère à la main. Est-il encore temps de faire marche arrière ? La R12 avait déjà disparu de mon champ de vision. Trop heureux de s’être débarrassé de moi. J’avais longtemps attendu ce moment pourtant j’hésitais à faire le dernier pas pour franchir la frontière d’une vie nouvelle encore pleine de mystères à cet instant. Plus que deux mètres… »
Les 120 premières pages relatent la jeunesse de Serge avant d’intégrer l’école de Saintes (qui expliquent son choix de quitter sa famille), suivies du récit des 2 ans à Saintes et d’un peu plus d’un an à Rochefort. C’est un récit très précis et sans complaisance de la vie des arpètes dans ces années 60 à 80. L’arpète qui lit ce livre retrouve son passé avec précision et même des détails pour ma part que j’avais oublié – même les odeurs me sont revenues … Par la suite, c’est le récit là aussi conforme à l’époque de ce que vit un jeune sous-off intégrant son affectation, en l’occurrence la base aérienne du Plateau d’Albion.
Personnellement j’ai lu ce livre avec plaisir et il devrait en être de même pour beaucoup. Toutefois ce récit ne correspond plus à l’école d’aujourd’hui, ni à la vie sur une base aérienne.
Bernard DUVIGNEAU (P46)
408 pages : 21,00 € chez le « LYS BLEU EDITION », soit sur les sites de vente en ligne Amazon, Fnac, etc… ou en librairie en précisant bien que le livre est disponible sur la base « DILICOM » pour les commandes.
