Comme annoncé lors de notre AG du 23 mars 2024, nous nous sommes retrouvés le jeudi 13 juin pour découvrir un aspect méconnu pour nombre d’entre nous de l’industrie de cette région de centre Bretagne : le tissage du lin.

 

Venu de toute la Bretagne, tout le monde était à l’heure au rendez-vous fixé devant « L’Atelier Musée du Tissage » de Uzel (22).

Là, séparés en deux groupes, sous la conduite de nos guides respectifs, nous avons découvert l’histoire de cette industrie locale, la fabrication des toiles « les Bretagne », dont la renommée était importante puisqu’elles étaient exportées à Cadix, en Espagne, et où sa blancheur en faisait des vêtements de choix par exemple pour les troupes espagnoles qui allaient conquérir l’Amérique du Sud, et inciter les populations locales à se convertir au christianisme, et dont le blanc est un symbole de pureté.

Dans ce premier musée de la journée, notre guide nous a raconté l’histoire de cette fabrication locale qui s’est étalée du milieu de XVIIe à la fin du XXe siècle.

 

 

 

Nous a été décrite la culture du lin dont la France est actuellement le premier producteur mondial de lin ; la culture se fait principalement dans la plaine de Caen (14), et la production est envoyée majoritairement en Chine.

Notre guide nous explique l’histoire de cette culture et de son fort impact local durant toutes ces années sur l’emploi et le développement de cette partie du centre Bretagne pendant plus de trois cents ans, et aussi ce qui est fait pour conserver ce patrimoine devenu maintenant un atout touristique.

 

 Après de nombreuses étapes d’extraction depuis la plante, les fibres obtenues étaient ensuite tissées, dans des métiers dont le plus élaboré était la machine à tisser Jacquard-dont ce musée possède un exemplaire en état de fonctionnement- qui permettait des dessins beaucoup plus sophistiqués –en formes et en couleurs-que les simples bandes de couleurs alternées.

La coloration des tissus créés était faite par l’utilisation de plantes locales dont la teinte finale obtenue est bien difficile à déceler lorsque l’on regarde ces plantes ; par exemple, la rose trémière donnera une teinte jaune et ce indépendamment de la couleur de sa fleur.

   Ce premier musée nous ayant appris toutes les bases depuis la plante jusqu’au tissu, nous nous dirigeons alors vers Saint Thélo (22), à quelques kilomètres de là, pour visiter le second musée lié à cette industrie du lin : la « Maison des Toiles ». Située dans la demeure d’un marchand de toiles du XVIIIe, cette seconde visite nous a fait découvrir les différentes étapes du travail nécessaires à la production du fil de lin, depuis l’arrachage de la plante pour arriver à la fibre, ainsi que les divers outils, rustiques mais ingénieux, utilisés dans ce processus.  Après le teillage, la fibre sera ensuite filée, en faire des bobines, travail des femmes, avec les rouets, fixes ou portés sous le bras pour ne pas perdre de temps lorsque l’on n’est pas chez soi.

Nous avons ensuite la démonstration de l’utilisation d’un métier à tisser manuel par une tisserande professionnelle, venue nous décrire ce travail et l’utilisation de cet outil si particulier.

Les toiles « Les Bretagne » coûtaient très cher, et étaient stockées dans des magasins très sécurisés. Conditionnées sous forme de ballots d’environ 200 x 40 x 40 cms, contenant des toiles blanches pliées bien enveloppées dans des tissus et dans du papier imperméabilisés pour les protéger lors des transports par bateau, elles étaient expédiées depuis Saint Malo majoritairement; il faut savoir que quatre de ces paquets valaient le prix d’une maison !

 

Cette démonstration conclut notre découverte de « La Route du Lin », industrie qui faisait vivre 35 000 personnes dans les Côtes d’Armor du XVIIe au XIXe siècle et qui employait 300 tisserands à Saint Thélo au XVIIIe siècle !

 

C’est sous une petite pluie fine que nous nous dirigeons vers le restaurant « Le Perroquet Vert » sur la place de Saint Thélo. Notre président de section Dominik HERMOUET (P53), remercie les présents et excuse les personnes n’ayant pu venir, tout en prononçant un appel à mieux entourer les arpètes adhérents ou non qui se trouveraient en difficulté. Pour cela, il propose que, par département, tout arpète ayant connaissance d’un cas de camarade en difficulté fasse remonter l’information au vice-président de son département, et à celui-ci de documenter ce problème et de transmettre ce cas à Dominik, membre de la commission « Solidarité » de l’AETA.

 

 

Après ce mot d’accueil, Dominik demande à Freddy MACQUET, secrétaire général de l’AETA, de nous résumer le dernier CA et l’AG nationale qui s’est tenue début Mai, à Saintes. Freddy nous confirme l’augmentation de un euro de la cotisation nationale, et nous fait part, entre autres, des préparatifs du 60e anniversaire de l’AETA, prévu le 6 juin 2026, mais dont l’organisation sur la Base de Saintes dépend de l’acceptation par le CEMAAe et par le colonel commandant la BA722. Les successeurs de ces deux autorités doivent prochainement être nommés dans ces prochains mois, et les contacts nécessaires seront pris par la présidence de l’AETA auprès de ces deux décisionnaires.

 

Après un bon repas, nous partons pour notre dernière visite guidée de la journée : « La Maison du Forgeron » à Saint Thélo. Accueillis dans une salle d’exposition d’œuvres d’artistes forgerons, nous suivons ensuite le dynamique forgeron qui nous explique les débuts du travail des métaux, depuis environ les années 3000 avant notre ère, avec les premières forges utilisées jusqu’aux hauts fourneaux actuels, du cuivre à l’acier dont la composition varie en fonction de l’utilisation prévue pour ce métal. Après nous avoir croqué par des petits dessins à la craie sur la cheminée de sa forge les différentes évolutions des « fourneaux » et des métaux travaillés au fil des siècles, il nous a fait une brillante démonstration de forge, fabriquant à coups de marteau (d’un poids de 2,4kg) et de divers poinçons, une feuille puis une tête de cheval ! Pour information, notre animateur organise des stages à Saint Thélo de coutellerie, ferronnerie et taillanderie, sur deux jours.

 

 

Ce fut une journée bien intéressante encore pour les arpètes bretons, instructive, technique et conviviale à la fois !

Un grand merci à tous les participants venus des cinq départements de notre région, à nos guides et intervenants, et un grand merci en particulier à Philippe BENOIT (P78) et à son épouse de nous avoir fait découvrir ce circuit, un des nombreux proposés par l’office de tourisme de « Loudéac-Bretagne Centre » auprès duquel Philippe a effectué toutes les démarches pour que ce jeudi de visites guidées soit un succès.

 

Prochain rendez-vous pour les arpètes bretons : notre pique-nique aux étangs de Plouguenast-Langast (22150), le jeudi 5 septembre 2024.

Retenez bien cette date, et d’ici-là nous vous souhaitons un bel été !

 

Jacques MOREL, P52

Secrétaire de la section AETA Bretagne