SOIXANTE ANS DÈJÁ 1964/2024
Nommé scribe à durée indéterminée par mes camarades depuis notre voyage à ST MALO en 2021, je vais vous commenter notre séjour en Charente Maritime que nous avons fait coïncider avec l’assemblée générale de l’AETA sur la BA 722 afin d’y assister et en profiter pour faire une visite de notre chère école et de rendre hommage à nos disparus.
Avant de commencer mon récit, je voudrais que tous les lecteurs aient une pensée pour nos derniers disparus de la P46, Daniel COLLOBER et Roger VELIN ainsi que pour Jordy PUIG hospitalisé depuis plus d’un mois, qui devait être parmi nous mais que des complications ont empêchées de venir ; une pensée également pour Marie-Té épouse de Claude BOUCHET (qui devaient tous les deux nous rejoindre) qui a eu un grave malaise deux jours avant le début de notre rencontre et qui malheureusement est décédée quelques jours après des suites de ce malaise.
Notre arrivée :
Après notre séjour en Auvergne vers Clermont-Ferrand en 2023, le rendez-vous a été fixé le mardi 30 avril en fin d’après midi à l’IGESA de St Georges de Didonne jolie station balnéaire à 40 km de Saintes et à une encablure au sud de Royan, pour y fêter nos 60 ans d’entrée à cette école de l’EETAAE le 7 avril 1964.
Je ne reviendrai pas sur l’IGESA que j’ai eu l’occasion de détailler dans le compte rendu de notre séjour en 2023 ; c’est sous un beau soleil (une des seules fois où on l’a vu durant la semaine, cela ne devait pas être prévu par notre organisateur Bernard DUVIGNEAU !!!!) que nous arrivons et nous prenons possession de notre chambre après avoir été accueilli par Bernard qui nous remet nos clés, nos badges et les chiffres clés pour l’ouverture des portails.
C’est alors le moment des retrouvailles entre les habitués de notre groupe et les nouveaux venus cette année : en attendant les derniers arrivés nous allons dégourdir nos vieilles jambes le long du chemin qui domine la plage. Après l’arrivée des derniers participants (un dernier n’arrivera que le lendemain), nous nous retrouvons à 57, trois de plus viendront à la soirée à Saintes et le samedi matin sur la base, pendant que Bernard nous présente le programme de la semaine, nous prenons l’apéritif sur la terrasse de l’IGESA ; C’est l’occasion d’entamer de longues discussions de retrouvailles et d’évoquer encore et toujours les souvenirs du passé, d’ailleurs sans être toujours d’accord, pour les uns on avait de la bière à table et pas les autres !!!
Jules LOYZANCE profite de cet instant pour faire la distribution de polos et casquettes brodés de l’insigne arpète. Nous passons à la photo vêtus de notre nouvel uniforme devant la magnifique banderole imaginée, créée et commandée par Bernard.
Bernard nous indique que le diner n’est pas à 19h15 mais 19h30, le petit déjeuner à 7h30 et non à 7h45 et finalement ce sera à 19h45 et 7h00 mais je ne suis même pas sur de ces horaires !! Ensuite repas au self du restaurant et nous regagnons nos chambres pour un repos bien mérité car certains viennent de loin et une longue journée nous attend demain.
Mercredi 1er MAI :
Les grottes REGULUS :
Après un bon petit déjeuner, à 10h (cette fois l’horaire était bon !!), nous nous dirigeons vers le bus qui nous emmène pour le village de MESCHERS à 10 km pour visiter les grottes REGULUS ; à l’arrivée, nous nous répartissons en deux groupes pour la visite accompagnée d’un guide. Située sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde, Meschers sur Gironde est connue pour ses falaises de calcaire et ses habitats troglodytiques. A l’origine naturelles, ces grottes furent agrandies par l’homme au 19ème siècle pour devenir des habitations troglodytiques. Le nom de Regulus vient d’un navire français qui en avril 1814 sous Napoléon fut pris en chasse par les anglais et sabordé devant Meschers où il brula pendant 3 jours et 3 nuits; ces grottes servirent de refuge pour les protestants pendant les guerres de religions au 19ème siècle et ce n’est qu’à la fin de ce siècle que des femmes et des hommes vinrent s’y installer sur le long terme.
Lors de la visite le long de la falaise nous apercevons un carrelet sur ponton : cet étrange échassier qui peuple nos côtes doit son nom au grand filet carré qui est descendu au fond de la mer avec des appâts et remonté au bout de quelques heures ; on y trouve alors crevettes et petits poissons, les gros passant par-dessus le filet lors de la remontée.
Pour terminer cette visite, je me dois de raconter l’histoire du bouc BELIN qui équipé d’une lanterne et d’une cloche laissait croire aux bateaux en perdition lors des tempêtes que c’était un phare. Ainsi, ils venaient s’échouer sur la côte où ils étaient pillés par les habitants !! Mythe ou réalité ??
Le village de TALMONT :
Nous nous rendons ensuite au restaurant « l’Entre Potes » sur le port de Meschers pour déguster les produits de la mer et suivi d’un succulent dessert à savoir un baba au rhum qui nous a laissé baba (c’était facile) : le rhum était remplacé par du cognac local très généreux et nous en avons tous rarement mangé un aussi bon.
A 14h30 retour au bus qui nous emmène visiter le village de Talmont plus au sud sur la Gironde. Ce fut une redoutable place forte dont ne subsistent désormais que quelques pans de remparts et les vestiges d’une tour médiévale à demi ruinée (tour blanche) ; il est situé sur un promontoire rocheux surplombant l’estuaire de la Gironde qui contrairement à ce qu’on croit souvent n’est pas un fleuve mais l’endroit où vient se jeter la Garonne et la Dordogne pour former cet estuaire ; l’eau y est brune du fait de la marée qui fait remonter le sable et donne cet aspect à l’eau. Talmont a gardé son plan original de bastide édifiée en 1284 par Edouard 1er d’Aquitaine ; dominant le village, la magnifique église Sainte Radegonde symbole de la région Poitou/Charente est encore fortifiée de remparts. Dans le bourg les maisons aux façades blanchies à la chaux et volets bleus, volontairement très basses pour limiter la prise au vent, couvertes de tuiles roses se dévoilent derrière les roses trémières et autres fleurs ; Talmont fait partie des plus beaux villages de France depuis 2011.
Nous rentrons ensuite à l’Igesa sous la pluie qui nous accompagnera quasiment toute la semaine et nous allons diner au self.
Jeudi 2 MAI :
Le village de BROUAGE :
Après le petit déjeuner, RV au bus à 9h30 pour aller à la citadelle de Brouage sur la côte en face de l’ile d’Oléron à 45 km, dont les habitants sont appelés Hiersois ou Brouageais !! Ancien port de sel et de guerre, fondé vers 1555 par Jacques de Pons, Brouage est aujourd’hui une place forte dont les remparts s’élèvent au cœur du marais suite à son envasement. Elle reste marquée par la vocation militaire voulue par le Cardinal de Richelieu au XVIIème siècle et fut le théâtre d’un amour impossible entre le roi Louis XIV et la nièce du Cardinal de Mazarin Marie Mancini ; farouchement opposé à cette union, Mazarin fera exiler sa nièce dans le palais du gouverneur de Brouage aujourd’hui disparu. Derrière sa ceinture de remparts les maisons typiques de l’architecture charentaise côtoient halles aux livres, poudrières, forges et ports souterrains. Les vitraux canadiens de l’église de l’église rappellent que Brouage vit naître dans ses murs Samuel de Champlain fondateur de la ville de Québec en 1608 ; connu comme le père de la « Nouvelle France », territoires coloniaux français d’Amérique Septentrionale : colonie d’Acadie, du Canada et de la Louisiane ayant existés de 1534 à 1763 dont la capitale était Québec.
Après cette visite toujours avec un temps capricieux nous partons pour l’ile d’Oléron et nous nous retrouvons au restaurant « La Gaiété » sur le port de la Cotinière à St Pierre d’Oléron ; nous dégustons un excellent repas qui commence par une assiette de fruit de mer suivie d’une « chaudrée charentaise » le tout arrosé de vin rouge et blanc de l’ile d’Oléron qui sont surprenants ; la « Chaudrée » est une soupe de poissons à base de divers poissons, crustacés, fruits de mer, lard, légumes, pommes de terre et vin : c’est délicieux !
Nous visitons ensuite les fortifications de la citadelle de Château d’Oléron (les habitants s’appellent les Casteloléronais ou les Chatelains) ouvrage achevé par Vauban ; nous pouvons apercevoir au bout des murs et remparts fortifiés le Fort LOUVOIS surnommé le « petit frère de Fort BOYARD et au loin le fameux Fort BOYARD bien connu .
Notre balade continue dans une petite rue où les anciennes cabanes d’ostréiculteurs rénovées de toutes les couleurs abritent aujourd’hui des ateliers d’artisans.
Nous prenons le chemin du retour et regagnons notre résidence où Bernard nous demande de nous réunir pour 18h00 ou 18h15 ou 18h30, je ne sais plus et nous arrivons quand même à être tous là, même ceux qui n’étaient pas du bon côté !! Bernard et Jules remettent en cadeau souvenir à chaque couple de participants un carton de 3 bouteilles de vin d’Alsace de notre ami viticulteur et arpète Philippe SOHLER, les dites bouteilles avec des étiquettes personnalisées rappelant nos 60 ans d’entrée à l’école « P46 60ème anniversaire » ; Jules, nous représentant, prend la parole pour remercier Bernard DUVIGNEAU et sa compagne Ghislaine pour avoir organisé ce séjour et leur remet des cadeaux, chocolats pour Ghislaine, un carton de vin d’Alsace bien sûr pour Bernard (et Ghislaine aussi) et un bon cadeau pour un restaurant à ST MALO, ils le méritaient bien.
Nous partageons alors le pot de l’amitié à base de crémant d’Alsace dont je vous laisse deviner la provenance.
Nous passons au self pour le diner à l’issue duquel je n’ai pas failli à ma tradition comme à chaque rassemblement : faire déguster le produit bien connu de ma région « la Lorraine » l’alcool de mirabelle de ma production bien apprécié apparemment par beaucoup d’entre nous ; à noter que Bernard, Jules et Jean Pierre se sont dévoués pour servir le café à table.
Vendredi 3 MAI :
Cette journée sous la pluie charentaise (encore) était libre et chacun a pu vaquer à ses loisirs personnels ; certains sont allés visiter la région, d’autres des amis ou de la famille de la région, faire une marche sur la plage ; quant à moi en compagnie de mon épouse et des nos amis bretons de la P47 Georges et Annie adoubées depuis quelques années P46, nous sommes allés découvrir le marché central de Royan. Reconnu comme l’un des plus beaux marchés de France, il est un lieu de passage incontournable de Royan. C’est un véritable temple de la gastronomie où sont rassemblées de riches gammes de produits et de mets. Vous n’avez que l’embarras du choix pour faire et vous faire plaisir. La construction du marché achevée en 1956, est l’œuvre des architectes Louis Simon et André Morisseau et des ingénieurs Bernard Lafaille et René Sarger. Une prouesse architecturale et technique audacieuse en forme de coquillage pour les uns, et de toile de parachute pour les autres, reposant sur 13 points d’appui. Le voile de béton armé, organisé autour d’une clé de voûte semée de pavés de verre, offre à la halle un éclairage naturel remarquable. Contemporain et novateur, il inspirera la construction du CNIT de la Défense en région parisienne. Classé Monument Historique en 2003, il a conservé les couleurs d’origine, bleu ciel et jaune orangé, soulignant gaiement les voûtes extérieures. Depuis septembre 2023 et cela jusqu’en juin 2024, le marché fait l’objet d’une réhabilitation des fondations (13 piliers) à la voile de béton en passant par son agencement intérieur.
De retour à l’Igesa nous partons à 18h30, toujours avec notre car, pour la soirée à Saintes organisée par la section « AETA Aunis-Saintonge » présidée par Christophe CHOSSENOTTE et après une chanson chantée en karaoké, reprise en chœur par toute l’assemblée avec des paroles rappelant notre vie d’arpète à Saintes deux surprises nous attendent ; le père JUHEL 94 ans bien connu par tous et qui prenant la parole avec beaucoup de verve, nous a narré quelques épisodes et anecdotes bien croustillantes de sa vie dont une est son arrivée en autostop et en moto sur la base !!; notre instructeur en électricité l’A/C NORDET et je ne sais pas quels étaient les plus émus entre lui et les camarades qui l’ont eu comme enseignant.
Ensuite Bernard a pris la parole pour remercier la section Aunis-Saintonge pour l’organisation de cette soirée et a remis quelques bouteilles de crémant au président de l’AETA, au président d’Aunis Saintonge ainsi qu’à Marie Chossenotte dans l’aide qu’elle apporte à l’organisation des rassemblements.
Après l’apéritif et ses canapés, nous passons au diner suivi de la soirée dansante où certain(e)s d’entre nous ont pu dégourdir leurs vieilles jambes. A 23h30 il nous faut rentrer se coucher, car certains d’entre nous devrons revenir à la base de Saintes le lendemain matin pour 8h30 pour assister à l’A/G de l’AETA.
Samedi 4 MAI :
Une dizaine d’entre nous se rendent à Saintes par leurs propres moyens pour 8h30 afin d’assister l’A/G de l’AETA. Nous entrons dans la base et garons notre véhicule après les contrôles d’usage ; je n’ai pas été obligé de passer par le trou du grillage que beaucoup d’entre nous ont connu et utilisé de nombreuses fois, par ailleurs je n’ai pas été voir s’il était encore là !!
Nous sommes accueillis à l’entrée de cinéma par quelques jeunes arpètes des promotions 15( et 156 dont FLEUR (P156) petite fille de Jean Pierre VLAMINCK (P46) : un beau moment entre génération !
Après le café de bienvenue nous gagnons nos places et le colonel Sébastien BLEUNVEN Commandant la base école nous fait une présentation de celle-ci et surtout des différentes sections proposées aux élèves :
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BAC G
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BAC TECHNOLOGIQUE
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BAC PRO CIEL (cyber sécurité, informatique et réseau)
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BAC PRO Aéronautique option avionique
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BAC PRO Aéronautique option systèmes
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BAC PRO Systèmes numériques et réseaux
A noter que la section CAP n’existe plus depuis cette année. L’admission ne se fait plus par concours depuis 2020 mais en présentant un dossier ; pour la rentrée de Septembre 326 élèves de la promotion 157 vont entrer pour deux ans et 25 en terminale pour 1 an de scolarité. Cette école n’a plus rien à voir avec celle de notre époque en termes d’enseignement : les élèves passent tous le BAC avec un taux de réussite remarquable proche des 100% ; l’enseignement est dirigé par un recteur de l’éducation nationale et des professeurs civils.
Le Colonel met l’accent sur un point sensible dans l’avenir, la difficulté du recrutement à cause de la concurrence nouvelle d’autres écoles militaires de toutes les armes qui adoptent le principe de l’AAe et surtout de la baisse de la natalité en France
Président de l’AETA le général Didier LOOTEN (P87) procède à l’ouverture de l’AG qui commence par un hommage à nos camarades disparus dont la longue liste défile sur l’écran ; Freddy MACQUET secrétaire général présente les rapports moraux, financiers…..et passe aux résultats des votes qui pour la plupart ont eu lieu par vote électronique : tous les rapports sont adoptés ; à noter que sur les presque 4000 adhérents de notre association la moyenne des votants tournait autour de 1200. Il nous signale que les statuts vieux de plus de 40 ans ont été revus et sont en cours de validation au ministère.
Ensuite Mickael THOMAS membre du CA de l’AETA nous présente le Directeur et six élèves de l’école de graphisme qui a procédé à la refonte du logo de notre association qui sera validé bientôt.
Nous nous dirigeons ensuite sur la place d’armes (sous la pluie) où une gerbe est déposée au bas de la stèle en l’honneur à nos camarades disparus par nos représentants, Bernard DUVIGNEAU, entouré de Gérard LENOC ex président de l’AETA et de Gérard CORGNAC ceint de son écharpe de maire de Cléry St André près d’Orléans ; une autre gerbe est déposée par le colonel BLEUNVEN Commandant la base et une marseillaise « à capelle » est chantée par toute l’assistance avec toute l’émotion ressentie. Jules dans sa belle tenue militaire est l’un des portes drapeaux.
Nous allons déjeuner au mess déjeuner précédé d’un apéritif …….crémant d’Alsace.
Nous nous retrouvons ensuite tous au « cinéma » avec les promotions 75 et 93 venues en début d’après midi et qui fêtaient leur anniversaire aussi. Une présentation de l’AETA est faite par 2 membres du CA de l’AETA : 6 élèves de la promotion 156 montent sur scène pour un débat sous forme de questions/réponse avec l’assemblée. Vu l’heure avancée et comme il pleuvait dru depuis le matin, au moment d’effectuer la visite sur la base certain ont préféré reprendre la route du retour vers leur foyer, ce qui fait que nous nous sommes retrouvés à 12 (6 arpètes) pour visiter les ateliers avec drones et avions, le bâtiment dortoir où les chambres à 4 lits et bureaux nous auraient fait rêver à notre époque ; nous sommes passés rapidement devant le bâtiment école et après un bref « au revoir » entre ceux qui étaient encore là, nous nous sommes engouffrés dans nos voitures pour regagner l’Igesa où avec mon ami Georges et quelques autres 6 arpètes nous avions réservé une nuit supplémentaire pour pouvoir rentrer tranquillement le lendemain matin toujours sous la pluie. Un des P46 propriétaire d’une voiture électrique (il se reconnaitra) à mis 13h30 pour rallier la région toulousaine distante de quelques de 400 km ne trouvant pas de station de recharge compatible au niveau de Marmande…
Pour terminer je vous donne rendez-vous à toutes et tous en 2025 à Hyères où Jean Pierre SIRIEIX a gentiment accepté d’organiser notre séjour annuel.
Gilles HOVASSE P46
Crédit photos : Jean GUEDJ, Christian HERY, Daniel TARDIF