Allo, Allo !… Ici Radio Arpètes !…
Non non, non non,
L’Père Juhel n’est pas mort,
Non non, non non,
L’Père Juhel n’est pas mort,
Car il chante encore,
Car il chante encore.
Quelle émotion au pays des arpètes qui l’ont bien connu : Yvon P42 me prévient hier matin (02/07) du décès de notre Père Juhel ; lui qui a marié tant d’entre nous ou baptisé tant de nos enfants !…
« Y– t’es pas au courant ? regarde sur la revue, c’est écrit !…»
P- Non, je ne l’ai pas encore reçue, mais ça sera au courrier demain ! quand est-il décédé ?
- il n’y a rien de marqué, c’est bizarre, depuis avril, ça aurait dû bouger !…
- Je vais appeler Marie au secrétariat de l’AETA ! pas de bol, je laisse un message. »
Un petit film se déroule dans ma tête sur cette période de 62/65 où je l’ai connu comme tant d’autres, faisant le trottoir pour croiser et aborder les arpètes de passage.
Autre lieu de rencontre ; l’aumônerie où le soir nous faisions griller des tartines de pain sur les chauffages électrique, espace privilégié pour les soirées philosophiques chargées d’éclairer un peu plus nos têtes pas encore bien faites : « Le chat sait que le lait est chaud, mais il ne sait pas qu’il sait que le lait est chaud ! … » , Aldus Huxley et le meilleur des mondes, Zorba le grec de Nikos Kasansaki ou Teilhard de Chardin où à l’époque je n’avais rien compris.
Bref, les dimanches aux célébrations ou mieux encore pendant des récollections à Port d’Envaux, St Palais, etc… Bien entendu le pélé militaire de mai à Lourdes…
Tout encore à mon émotion, après échanges auprès de camarades, hier à 18h08 précises, je reçois un appel téléphonique :
« P Juhel : Bonjour Pierre, comment vas-tu ? …
P : mais… quoi… ? vous Père Juhel !… Mais !… on vous croit mort !…
P J : Ah ah ah !… Qu’est ce que tu me raconta là !… c’est pas encore fait, je suis un dur à cuire !… Ah ah ah, qu’elle blague encore !…
P : Mais !… j’explique l’émotion de tas de mes copains de l’aumônerie !….
P J : Quelle blague ! mais vous ne savez pas lire, (il a dû penser que les Pipins auraient été mieux inspirés que nous, eux les intellos) ah ah ah, ces arpètes » .
Au final, notre aumônier indestructible est toujours là, en très bonne santé, chouchouté par les Petites Sœurs de Pauvres où il réside.
Le Père est très content de ce quiproquo rigolo, lui qui a encore l’esprit très rapide, qui a 94 ans, conduit encore sa voiture pour aller dire la messe à droite ou à gauche ; la carrosserie transpire pas mal, mais ça passe.
Ne cherchez pas à l’appeler au tél car il ne répond plus, il en a marre de répondre qu’il n’a pas besoin de mutuelle, de changer de fournisseur d’élec, etc…
C’est lui qui appelle. Ecrivez-lui un mot à l’adresse de sa garçonnière à, 104 avenue Gambetta, Saintes 17 000 : c’est plus sûr.
Mai 1965 à Lourdes Cité St Pierre, avant nos fiançailles.
Pierre Peyrefitte P 44
et Lisbeth mon épouse depuis le 16 avril 1968,
Mariés à PAU par le Père Juhel.
3 témoins arpètes présents :
- Yvon P42 mon informateur désolé mais heureux,
- Patrice P43 décédé il y a 2 ans
- Dominique P42 décédé il y a 8 mois