2024 aura été une année plus qu’émouvante, puisque je me suis découvert une fille de trente ans suite à un don de sperme en 1989, et que je suis enfin devenu grand père. Père et grand-père la même année c’est pas mal, du coup je ne résiste pas à vous en dévoiler un peu plus.

 Après la naissance de mon fils Arthur en 1989, Mado ma chère et tendre, gynécologue de métier, me dit : « Puisque tu sais faire de beaux gosses, vas donner le meilleur de toi même au CECOS (Centre d’Étude et de Conservation des Œufs et du Sperme humain) (celui de Strasbourg à l’époque), il y a des couples qui ont besoin d’un coup de main (sans jeu de mot) ». Je me suis donc exécuté, avec application, par 5 fois car le don se fait en plusieurs prises (comme au cinéma). Mon devoir accomplit, protégé par l’anonymat de l’époque, je me suis intéressé à autre chose (faire une sœur Anna à Arthur par exemple) et le temps a passé. Durant toutes ces années il m’était bien arrivé de penser à ce que mes dons avaient bien pu produire, mais je ne m’attendais pas à une réponse 35 ans plus tard.

Arrive en début d’année une lettre de la CAPADD (Commission d’accès aux donneurs) … » M GARBAY, suite au changement de la loi sur la bioéthique en 2022, une personne née d’un de vos dons demande si vous voulez bien dévoiler votre identité et vos données biométriques. Si vous acceptez, vous acceptez de facto pour les éventuelles autres demandes (Ah bon ! il peut y en avoir combien ?) … Vos dons sont conservés durant 50 ans (Ah oui !), ils peuvent participer à 10 procréations maximum (potentiellement à la tête d’une équipe de foot quand même !), mais il n’y a aucune filiation possible entre vous et ces personnes … »

Du coup, branle-bas de combat, conseil de famille, lecture assidue de la procédure, contact avec un docteur du CECOS, et je fini par dire « Oui » car je ne voyais pas de bonnes raisons de dire « Non ». Puis l’attente, la personne désirera elle me contacter ou se contentera elle des informations reçues ? Elle le fit après m’avoir identifié sur Facebook, bien sûr je ne lui répondis pas car je n’y vais jamais. Alors elle eut la bonne idée de contacter mon fils Arthur qui me dit sourire aux lèvres « Papa je crois que quelqu’un veut te rencontrer ».

C’est comme ça, qu’après de longs échanges vidéo émouvants, je vis arriver au mois d’avril sur le quai de la gare de Reims une magnifique jeune femme : Angélique.

 

Philippe GARBAY (P81) devient père et grand-père la même année. 1

 

Bien sûr, je ne suis que son père biologique mais elle est ma fille et depuis notre complicité est forte, en clin d’œil elle m’a envoyé, avec quelques années de retard comme elle dit, le traditionnel cadeau pour la fête des pères, en nouilles comme il se doit.

 

Philippe GARBAY (P81) devient père et grand-père la même année. 2

 

Je retiens de cette belle histoire la devise de Guynemer « Quand on n’a pas tout donné, on n’a rien donné », et que si les arpètes sont prêts à donner leur vie pour protéger la patrie, ils peuvent également donner la vie pour la construire. Que nos jeunes s’en inspirent !

Je finirai mon propos avec la venue de mon premier petit fils Achille au mois de novembre.

 

Philippe GARBAY (P81) devient père et grand-père la même année. 3

 

Je ne sais pas si on en fera un Arpète, mais il en a toutes les dispositions rien qu’à voir comment il siffle ses biberons. Il est ma fierté et je suis le plus heureux des hommes car ce n’est pas fini, ma fille Anna attend des jumeaux (1 garçon et 1 fille) pour le mois d’avril, comme par hasard !

Elle est pas belle la vie !

                                                                                    Philippe GARBAY (P81)