A Saintes, tout commence avec le Père Jean Bordat, aumônier de 1951 à 1957, disparu en 1996. Homme d’abnégation et de dévouement, pour la postérité, il nous laissera le mot de la fin, situant parfaitement ses chers Arpètes par cette magnifique phrase :
Aux Arpètes, vous êtes devenus plus hommes parce que vous y avez mieux compris et pratiqué la fraternité, l’amitié et l’amour ”
Père Jean BORDAT
De bons souvenirs : l’aumônerie de Saintes
De 1966 à 1968, comme beaucoup, je fréquentais l’aumônerie, et « Juju » ne serait-ce que pour regarder la télé, ou suivre ses exposés le soir après le dîner.
Ses explications et commentaires, autour d’un, ouvrage destiné à la sexualité des ados nous captivaient. Elles contrebalançaient le discours parfois grivois et ordurier de certains éducateurs. Aujourd’hui, avec le recul du temps, pour les jeunes ados que nous étions, le « Padré » était le lien entre famille, Direction des études et hiérarchie. Il intervenait toujours avec un maximum de discrétion. A la fin, tout finissait par s’arranger… comme par hasard. Le Bon Dieu fait toujours bien les choses.
Mieux encore, j’ai pratiqué le scoutisme pendant 2 ans avec une base d’activité chaque week-end située à la salle communale de St Bris des Bois 17770… où l’on nous transportait par camion militaire… le fameux P45 Citroën bâché.
Avec Daniel DUBREUCQ dit « Dadou, l’âme du groupe, Guy ANTEQUERA, Alain FRANCOIS, Jean-Jacques JOURDAIN, Michel MOREL dit « Momo » (tous de la P52) et quelques autres, nous avions comme « chantier » l’animation d’un foyer rural. Dans ce contexte, le groupe avait retenu l’option théâtre. Sous l’impulsion de « Dadou », jamais à cours d’idée, avec les jeunes du lieu, « Le Journal d’Anne Frank », puis « West Side Story » et une histoire de soucoupe volante : « EL 37 » ont été montés.
Inutile de vous préciser que cette activité a suscité de très nombreuses rencontres avec les jeunes de St Bris / St Césaire et aussi avec leurs familles… Bien évidemment, des idylles sont nées. Suite logique, quelques années plus tard, «Juju» fera une descente en « deudeuche »… à l’église de St Bris des Bois… pour y célébrer un mariage, celui d’Alain François. D’aucuns se souviennent encore de l’homélie du « Padré » pleine d’images et de prédictions… qui se sont, au fil du temps, révélées exactes.
Sachez simplement que ces relations perdurent encore aujourd’hui. Toute cette petite bande se retrouvera à St Bris au lendemain du 50éme anniversaire de l’AETA chez Jacques Lévêque un autre P52…
51 ans plus tard, je ne peux résister au plaisir d’évoquer, outre notre «madré», trois arpètes qui, eux aussi, ont fréquenté l’aumônerie de Saintes et ont connu un destin hors du commun. L’un d’entre eux, Didier GRANJOU comme le Père JUHEL, est issu de l’ordinariat militaire (1)
Le Père Jean JUHEL dit : « Juju »
Adulé par des générations d’arpètes croyants ou non croyants. Le plus souvent, on dit de lui :
– «Si tous les « curés» étaient comme lui, les églises seraient remplies… ! »
Malouin d’origine « Juju » a accompagné à Saintes les arpètes de 1960 (P30) à 1977 (P85), qu’ils soient croyants ou non. Il est aujourd’hui aumônier honoraire.
Didier GRANJOU (P51) classe 8
Ordonné prêtre en 1980 dans son pays natal: Saint Jean de Blaignac (33420)
En 1969, (j’ai alors 19 ans lui 20) je rencontre Didier au GERMAS de la base d’Aulnat sur Fouga Magister. Il est mécano radio et moi à l’atelier réacteur. Nous nous côtoyons lors des points fixes sur les Fougas qui sortent de révision. En 2015, soit 46 ans plus tard, je retrouverai la trace de Didier. Entre temps, il est devenu aumônier général de l’Armée de l’Air. Didier a été ordonné prêtre en 1980. Il retrouvera l’Armée de l’Air comme aumônier en 1987. Après plusieurs affectations : Aix, St Dizier puis l’État major, Didier deviendra Vicaire épiscopal «Air», adjoint à l’évêque aux armées Monseigneur DUBOST. (2)
En dehors de cette filière, deux autres arpètes ont été ordonnés prêtres. A la différence de Didier GRANJOU, ils ont toujours exercé leur ministère en paroisse :
Michel COTTERAU (P57)
Extrait de l’article: « L’ARPÈTE DEVENU CURÉ »
30 avril 1989, jour de joie incommensurable pour « l’arpète » Michel COTTEREAU. Il est ordonné prêtre à la cathédrale St Pierre de Saintes. Tous les copains de l’Armée de l’Air sont là, qu’ils soient militaires ou civils, le Colonel commandant la base de Saintes « Juju » la famille …
A l’école (Paban), tous les Arpètes sont en vacances sauf un qui assiste à son ordination, il s’appelle Mickaël, il est breton. Mickaël n’avait pas voulu se rendre en vacances chez ses parents il avait préféré rester à la base pour participer à l’ordination. Simple coïncidence, signe du destin? Aujourd’hui Mickaël est prêtre dans le diocèse de La Rochelle…
Michaël Le NEZET (P113)
Michael né à Lorient, est entré à l’école en septembre 1988. Il a été ordonné prêtre le 11 juin 2000 (Exceptionnellement la cérémonie s’est déroulée aux arènes de Saintes)
Aujourd’hui Michaël est curé de Rochefort sur Mer (+ paroisses associées) et aussi vicaire épiscopal.
Dominik HERMOUET (P53) Membre de la Commission Solidarité – Président de la section Bretagne.
(1) Précisions: l’ordinariat militaire est une communauté de fidèles catholiques créée, à l’instar d’un diocèse mais sans territorialité, au sein d’une armée nationale. Son responsable, appelé « ordinaire », en est parfois un évêque, duquel dépendent les aumôniers militaires.
(2) Précision : l’évêché aux armées est un diocèse sans frontières, sans unité géographique. L’organisation de ce diocèse se superpose à la structure militaire de l’aumônerie aux armées (l’ordinariat militaire) . L’évêque aux armées a pour cathédrale l’église Saint Louis des Invalides à Paris. Depuis le 1 septembre 2017, Mgr Antoine de Romanet de Beaune est le nouvel Évêque aux Armées
Le Père Juhel a été mon sauveur. Je lui dois tout. La poursuite de mes études à Saintes, malgré mes difficultés. Ses encouragements. Ses sorties à Saint Palais ou à Port des Barques avec les caporaux chefs des promotions précédentes. Tous les matins avant de prendre les cours, je passais à la Chapelle. Je n’avais rien matériellement, peu de passage au foyer. Oui ces deux ans à Saintes n’ont pas toujours été faciles. Je ne regrette rien aujourd’hui et je remercie le Père Juhel encore une fois pour m’avoir soutenu dans ma voie d’arpète. Je détiens encore à ce jour l’Evangile de Saint Jean Editions de Maredsous – Aumonerie de la Base Ecole de Saintes.
Le Père JUHEL fur pour moi, et pour beaucoup des P53, un guide, une lumière, un support, un Père en quelque sorte…avec lequel on pouvait parler de tout sans crainte.
Aujourd’hui encore mes pensées vont vers lui – Merci Juju